Etape 46 - Chichicastenango - A travers les allées du marché maya
Jeudi 2 février. Chichicastenango. Un nom mythique qui résonne à l'oreille du monde maya. Car c'est ici que se déroule le plus important marché de la région, certes le marché aux fleurs comme on vient de la voir, mais aussi cette vaste foire aux tissus et aux étoffes tissées par une myriade de petits artisans indiens.

Alors, certes ce n'est pas le marché le plus authentique (les indiens se sont adaptés à la demande touristique), mais ça reste un endroit idéal pour prendre un bain de foule au milieu de la population locale.

Et il est vrai que les textiles sont vraiment magnifiques. Et je m'en vais donc de ce pas marchander deux tapis aux vendeurs. Aux vendeurs, j'ai bien dit, car par expérience je sais que les femmes sont de redoutables vendeuses et qu'il est difficile de faire de réelles affaires avec elles. Après moult marchandages, je repars de Chichi avec trois beaux tapis tissés à la main.


Les copies des masques traditionnels sont aussi très belles. Ils sont portés au moment des danses et des cérémonies. A voir aussi pour les hamacs qu'on peut acquérir à très bon prix. Ce sont au total près de 2000 échoppes qui sont installés dans les rues du village.

On trouve vraiment de tout ici : des couvertures, des huipiles brodés, des bijoux, des colliers, des articles de cuir, des masques, sans oublier les poteries ou les coffrets peints. C'est un spectacle incroyable qui se joue devant moi : les femmes de Chichi sont ornés de leurs plus beaux atours avec leu huipil à col, leurs broderies à dessins floraux et géométriques, leurs jupons à rayures bleues et à bandes horizontales.

Ailleurs, ce sont les cuisinières qui s'activent pour préparer les galettes de maïs et l'incontournable boisson à mbase de maïs, l'atol.

Et en parlant de cérémonie, comment ne pas rester ébahi devant celle qui se tient devant les portes de l'église. Les indiens mayas viennent jusqu'à la porte pour encenser (au sens propre !) leurs divinités.

Incroyables rites d'origine précolombienne qui perdurent toujours. Les prêtres mayas récitent leurs litanies tout en balançant des encensoirs d'où s'échappe la fumée du copal, l'encens ancestral.

Ils s'adressent aux dieux, aux saints et aux puissances de la terre pour obtenir une guérison, une promesse d'un sort meilleur, une bonne récolte ou bien pour conjurer un mauvais sort...

La cérémonie commence devant les portes de l'église Santo Tomas, où le prêtre maya adresse une prière à l'esprit qui règne en ce lieu et lui fait part de l'objet de sa visite. Elle se poursuit le plus souvent dans l'église même où brillent les chandelles allumées sur des pétales de fleurs arrosés d'eau de vie. Des offrandes encore...

Je reste bouche bée devant cette scène. Un indien m'observe du coin de l'oeil. Une mama me toise du regard. Non, je ne passerai pas les portes de l'église, seuls les chamans en ont le droit.

Chemin du retour vers Antigua. La matinée a été longue. Claque visuelle. le sentiment de vivre à côté d'un monde bien réel. En harmonie avec la nature. Le vrai sens de la vie. Sur la route d'Antigua, la silhouette des volcans se découpe sur l'horizon. Quels dieux ce devaient être alors pour les Mayas quand ils rentraient en irruption...



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